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  • L’amour

    Dans le sens soufi, l’amour se définit par une attirance vers quelqu’un ou quelque chose. Mais lorsque le soufi prétend aimer Allah, c’est pour lui un amour plus fort que le lien qui unit la branche à l’arbre. Une branche ne peut prendre vie découpée de l’arbre. Étant l’œuvre de Dieu, nous ne pouvons prendre vie en nous détachant de notre Seigneur, donc nous sommes dans l’obligation, pour exister, de rester cramponnés à la corde divine «Et cramponnez-vous tous ensemble à la corde d’Allah» (s.3, v.103).

    Mais ce sens du devoir, à savoir se cramponner à Allah, laisse parfois place à ce qu’on appelle l’amour. Cet amour est défini par Rabi’a Al Adawiya, lorsqu’elle dit : «Ô Seigneur, n’eût été ta sagesse, j’aurais souhaité qu’il n’y ait pas de paradis, afin qu’aucun ne puisse t’adorer par amour pour le paradis. Et n’eût été ta sagesse, j’aurais souhaité qu’il n’y ait pas d’enfer, afin que nul ne puisse t’adorer par crainte de l’enfer». Une manière de dire qu’elle souhaiterait que Dieu soit adoré uniquement par amour, un amour inconditionnel, à sa juste valeur. Et elle disait aussi : «Ô Seigneur, je T’aime de deux amours : un amour parce que Tu le mérites, et un amour passionnel. Quant à mon amour passionnel, il se manifeste par le fait d’effacer de mon regard tout ce qui n’est pas Toi.

    Et quant à l’amour que Tu mérites, c’est celui qui me mènera au dévoilement, afin que je puisse Te contempler. Mais je n’ai de mérite ni dans le premier ni dans le deuxième cas, mais à Toi seul revient le mérite dans les deux cas car, n’eût été Ton amour pour moi, je ne T’aurais aimé.

    Et dans cet amour profond, l’imam Ibn Al Farid a composé d’excellents poèmes dans lesquels il déclare sa flamme à son Seigneur lorsqu’il dit : «Tu es mes obligations et mes nawafils, mes discussions et mes préoccupations/ Tu es ma direction lorsque je me tiens debout pour prier/ Ta beauté est sous mes yeux, vers elle je dirige tout en moi.

  • L’écoute

    Écouter, c’est prêter l’oreille. Allah dit : «craignez Allah, suivez les ordres, et soyez à l’écoute». Le croyant est toujours à l’écoute, c’est-à-dire qu’il cherche à puiser l’entendement qui est nécessaire à renouveler la foi, car comme dit le Prophète : «la foi s’use telle un habit, pensez à la renouveler». Lorsqu’on l’interrogea sur la manière de la renouveler, il répondit : «Multipliez la mention de la formule Lâ ilaaha illa Allah (Il n’y a nul dieu que Dieu)». Et le Prophète nous fait savoir que la meilleure parole qui nourrit les cœurs est le Coran.

    Notre maître Seyidina Uthman disait : «si vos cœurs étaient purs jamais ils ne seraient rassasiés du Coran», et notre maître le Prophète dit dans un autre hadith : «on ne se fatigue pas à force d’écouter le Coran».

    L’écoute dans la tradition spirituelle consiste donc à consacrer du temps dans ses journées à l’écoute du Saint Coran. D’une part parce qu’à chaque fois que tu l’écoutes c’est comme si tu prêtais l’oreille à ton Seigneur une nouvelle fois, mais c’est aussi de là que vient la compréhension. Allah dit : «Il y a en cela un rappel pour celui qui a un cœur, qui prête l’oreille et qui est témoin» (s.50, v.37).

    Écouter le Coran est également une source de miséricorde pour toute personne qui le fera avec attention : «Et quand on récite le Coran, prêtez-lui l'oreille attentivement et observez le silence, afin que vous obteniez la miséricorde». Écouter avec égard ces paroles divines se traduit en une quiétude venant habiter l’auditeur qui ressent ainsi la douceur de la foi : «Les vrais croyants sont ceux dont les cœurs frémissent quand on mentionne Allah. Et quand Ses versets leur sont récités, cela fait augmenter leur foi».

  • L'acte de se prémunir

    Généralement traduit par la piété, le mot «at taqwa» signifie l’acte de se prémunir, le fait de se donner une protection. Ce mot vient de «wiqaya», qui renvoie à l’idée de se protéger. Allah dit : «celui qui, pour se préserver du châtiment, positionne sa tête en direction du feu». Le mot «at taqwa», c’est donc de se prémunir. Et lorsque l’on dit «wa taqullah», cela ne signifie pas «craignez Allah», mais plutôt prémunissez-vous de la colère d’Allah, mettez entre vous et la colère de votre Seigneur une barrière qui vous empêche d’aller au-delà de ce qu’Il a ordonné.

    C’est pourquoi Allah a fait de cette «taqwa» la porte de tout bien. Pour ceux qui sont à la recherche de la bénédiction, Allah dit : «si les habitants de la cité avaient cru et s’étaient prémunis, nous leur aurions ouvert les bénédictions des cieux et de la terre» (s.7, v.96). Pour ceux qui recherchent de la connaissance divine, Allah dit : «prémunissez-vous de votre Seigneur et Il vous enseignera» (s.2, v.282).

    Pour réussir à ne pas être manipulé, trompé, égaré par qui ou quoi que ce soit, obtenant ainsi la lumière divine nous permettant de discerner le vrai du faux, le bien du mal, le pur du souillé, Allah dit : «Ô vous qui croyez ! Si vous vous prémunissez d’Allah, Il vous accordera la faculté de discerner (entre le bien et le mal), vous effacera vos méfaits et vous pardonnera. Et Allah est le Détenteur de l'énorme grâce».

  • L’altruisme

    Faire passer l’autre avant soi trouve sa source dans la religion musulmane dans un verset coranique qui dit : «ils font passer les autres avant eux, même si ce sont des choses qui sont très intimes et personnelles». Ce verset a une histoire : lorsque le Prophète, paix et salut sur lui, arriva à Médine, il désigna des binômes d’hommes. Chaque mecquois eut comme tuteur un médinois chargé de l’aider à s’intégrer. Cette démarche fut tellement sincère de la part des deux parties que certains divisaient leur argent en deux. D’autres proposèrent même à leur binôme de choisir une de leurs femmes afin de l’épouser.

    Ils avaient atteint un niveau où leur ambition dépassait le stade de possession des plaisirs mondains. D’ailleurs, leurs volontés n’étaient pas animées par le plaisir de satisfaire leur binôme. Mais leur regard était porté sur la satisfaction divine. Il est meilleur de faire partie des gens qui se sacrifient pour les autres plutôt que d’être la personne pour qui les gens se privent de leur confort.

    Un jour, alors que Sayidna Ibn ‘Abbas était en retraite spirituelle dans la mosquée du Prophète, paix et salut sur lui, un homme rentra dans la mosquée et lui exposa un grand problème qui le tourmentait. Sayidna Ibn ’Abbas se leva et l’accompagna afin de dissiper son souci. L’homme lui dit «mais tu es en retraite !». Sayidna Ibn ’Abbas lui répondit : «j’ai entendu le Prophète, paix et salut sur lui, dire deux paroles : «la meilleure des actions est une joie que tu mets dans le cœur d’un croyant qui mesure le poids des choses, qui sait ce qui est raisonnable et ce qui ne l’est pas, ce dont il a besoin et ce dont il n’a pas besoin. Et la meilleure des créatures est celui qui est le plus utile aux créatures». Cela reflète la manifestation d’une des caractéristiques de Dieu, c’est Lui qui pourvoit aux besoins des Hommes.

  • L’évocation d’Allah

    «Et invoque ton Seigneur en toi-même, avec humilité et crainte, à mi-voix, le matin et le soir, et ne sois pas du nombre des insouciants» (s.7, v.205). Ce verset montre avec beauté la relation d’intimité avec le seigneur que tout croyant se doit de créer et d’entretenir par le biais de la pratique appelée le dhikr ou l’évocation d’Allah : «Evoquez moi et je vous évoquerais».

    Par ailleurs, notre maître le Prophète, paix et salut sur lui, dit : «Allah dit : «Je serais avec mon serviteur où il pense me trouver, je serai avec lui lorsqu’il m’évoquera, s’il le fait en lui, je le ferai en Moi, s’il le fait devant une assemblée, je le ferai devant une assemblée bien meilleure encore» (Bukhari). «Celui qui évoque son Seigneur et celui qui ne l’évoque pas sont comparables respectivement aux vivants et aux morts» (Tirmidhi).

    A ce propos, un homme demanda à notre Bien-aimé : «Ô messager d’Allah ! Les prescriptions de l’Islam sont trop nombreuses pour moi, donne-moi une chose à laquelle je puisse m’attacher». Il lui dit : «Que ta langue ne cesse d’être imbibée par l’évocation d’Allah». (Tirmidhi).

    On peut citer également Sa parole lorsqu’il dit : «Vous informerai-je de la meilleure de vos œuvres, la plus pure auprès de votre Maître, celle qui vous élève le plus de degré, meilleure encore que de dépenser de l’or et l’argent ou de combattre vos ennemis ?» «Bien sûr !» nous répondîmes. Il nous dit alors : «L’évocation d’Allah». (Tirmidhi).

    L’étendue de la véracité de ces propos prophétiques se vérifient en méditant sur le hadith dans lequel il est dit : «Quiconque dit 100 fois par jour : «il n’y a pas d’autre divinité qu’Allah, l’unique sans associé, à lui la Royauté et la Louange, et il est capable de toute chose», aura la récompense de l’affranchissement de 10 esclaves, on lui écrira 100 bonnes actions et on lui effacera 100 péchés ; et personne n’aura une meilleure récompense sauf une personne qui aura accompli plus de bonnes actions que lui» (Bukhari) ou encore le verset 35 de la sourate 33 lorsqu’Allah dit : «Ceux et celles qui évoquent Allah beaucoup de fois, Allah a préparé pour eux un pardon et une énorme récompense».

  • L’humilité

    L’humilité fait partie de ces grandes vertus que l’on peut transformer en donation. Différemment de la miséricorde que l’on peut donner, ou de l’argent qu’on partage, l’humilité est semblable à la couleur de peau dont on ne peut se défaire. Attention cependant à la fausse humilité. Par exemple, lorsqu’un homme que l’on félicite pour la beauté de sa récitation coranique et de sa voix, répond par : «Non, ce n’était pas beau» alors qu’au fond de lui, il est convaincu de la beauté de ce qu’il vient d’accomplir, il ne s’agit pas d’humilité ; c’est mentir, tricher, être hypocrite.

    En revanche, affirmer en toute objectivité : «C’est beaucoup plus beau que vous ne le pensez, vous n’avez pas l’écoute professionnelle et vous ne pouvez pas vous rendre compte de la qualité de ce que vous venez d’entendre, et encore, je ne vous ai pas tout montré» ne va pas à l’encontre de l’humilité car c’est une prise de conscience des bienfaits d’Allah.

    Rester réaliste et conscient des bienfaits dont on peut jouir et le revendiquer n’est nullement une forme d’orgueil. Dieu dit en effet : «Et quant au bienfait de ton Seigneur, proclame-le». Être conscient de Ses bienfaits doit résulter d’une conviction que tout ce qu’on possède est le fruit non pas de nos efforts mais de la volonté divine. L’humilité, c’est de regarder nos compétences ou qualités comme étant des dons divins, que Dieu aurait pu accorder à d’autres et ne pas se considérer supérieur à qui que ce soit. L’humilité est la vérité.

    Celui qui considère ce qu’il a comme étant le résultat de son œuvre se trouvera dans la même position de Qaroun qui dit un jour : «C’est par une science que je possède que ceci m'est venu». Sa rétribution fut : «Nous fîmes donc que la terre l'engloutît, lui et sa maison. Aucun clan en dehors d'Allah ne fut là pour le secourir, et il ne pût se secourir lui-même». D’où le hadith prophétique : «Celui qui est humble, Dieu l’élèvera, quant à l’orgueilleux, il le rabaissera».

  • L’invocation

    «Et votre Seigneur dit invoquez-moi et je vous répondrai» (s.40 v.60).

    L’invocation occupe une grande place dans la vie du croyant car elle représente le lien entre le Seigneur et son serviteur, à ce sujet Allah dit : «Dis mon Seigneur ne se saurait point soucié de vous sans vos invocations» (s.25 v.77). Et Il dit : «Et si mes serviteurs t’interrogent à mon sujet, je suis certes proche, je réponds à l’invocation de celui qui invoque lorsqu’il m’invoque».

    Même si, dans ces versets, notre Seigneur nous garantit l’acceptation cela n’exclut pas que le croyant doit connaître les règles essentielles pour la bonne acceptation de nos demandes et souhaits. On peut citer par exemple le fait d’être convaincu lors des invocations, comme le dit le Prophète : «Invoquez Allah tout en étant convaincus qu’Il vous exaucera» (Tirmidhi).

    Il faut aussi apprendre à ne pas désespérer et ce, quelque soit le temps qui s’écoule entre la demande et l’acceptation car : «Allah exaucera les souhaits de l’un d’entre vous tant qu’il ne désespère pas en disant je L’ai invoqué mais Il ne m’a pas répondu» (Bukhari).

    Il faut aussi apprendre à ne solliciter le Seigneur que pour le bien en étant déterminé. On rapporte que jadis le célèbre gouverneur de Bagdad, Hajaj Ibn Youssouf (réputé pour sa tyrannie) a vu un homme allongé par terre formuler des invocations tel un insouciant. C’est alors que Hajaj sortit son épée et menaça l’homme en lui disant : «Implore ton Seigneur de te préserver de moi car je m’apprête à te tuer». Alors l’homme se mit à pleurer d’une manière intense en disant : «Ô Seigneur, préserve ma vie et sauve-moi de Hajaj» ; et là Hajaj remit son épée dans le fourreau et lui dit : «Si tu veux que ton Seigneur t’exauce, c’est avec la même ferveur que tu dois l’invoquer».

  • La bonté

    La bonté est une des branches de l’arbre de la miséricorde. Elle est un élément qui, émanant de l'amour et de la miséricorde, pousse à être serviable. Dieu dans le Coran met en exergue les domaines d’application de la bonté, dans un verset de la sourate Al Baqarah. Il évoque la bonté intérieure d’une part, qui consiste en la foi, la bonté extérieure d’autre part, qui consiste en l’agissement.

    Cette bonté extérieure peut se manifester vis-à-vis du Seigneur et vis-à-vis des semblables, et aussi une bonté de l’âme, qui est un état d’esprit : «La bonté pieuse ne consiste pas à tourner vos visages vers le Levant ou le Couchant. Mais la bonté pieuse est de croire en Allah, au Jour Dernier, aux Anges, au Livre et aux prophètes, de donner de son bien, quelque amour qu’on en ait, aux proches, aux orphelins, aux nécessiteux, aux voyageurs indigents, et à ceux qui demandent l’aide et pour délier les jougs, d’accomplir la prière et d’acquitter l’aumône.

    Et ceux qui remplissent leurs engagements lorsqu’ils se sont engagés, ceux qui sont endurants dans la misère, la maladie et quand les combats font rage, les voilà les véridiques et les voilà les vrais pieux !» (s.2, v.177)», C’est-à-dire voilà ceux qui ont été véridiques quand ils prétendent avoir la bonté. Ce verset met le doigt sur un élément fondamental de la foi à savoir l’acte du corps et celui des membres du corps. Dieu introduit le verset par le côté négligeable de tout acte démuni de motivation sincère à la satisfaction divine.

  • La clairvoyance

    L’homme possède des yeux dont l’action est appelée la vue, en arabe «al bassar». Quant à l’âme, elle perçoit les choses par la clairvoyance, «al bassira». La clairvoyance est donc cette capacité de vision profonde et de compréhension avancée des choses allant au-delà de leur aspect visible, limité dans l’espace et dans le temps. Celui qui voit un homme, par exemple, il ne voit de cette personne que son aspect physique.

    La clairvoyance est cette capacité d’aller au-delà du visible, au-delà de ce qu’il paraît, au-delà de ce que l’on observe. Un homme clairvoyant ne se laisse donc pas tromper par le paraître, même dans le futur. Aujourd’hui un homme peut être bien mais ne plus l’être dans dix ans. Le clairvoyant est celui qui par l’étude du comportement et par ce que Dieu lui a accordé, est capable d’anticiper ce qui se passera dans telle et telle situation.

    On peut donc définir la clairvoyance comme étant la guidée des cœurs. Dieu dit : «celui qui croit en Allah, Allah guidera son cœur». Il a la capacité de sentir.

    Une nuit, Sayidna ‘Ali fit un rêve bien après la mort du Prophète, paix et salut sur lui, et de Sayidna Abou Bakr. Il rêva qu’un matin, il partit et pria à la mosquée derrière le Prophète, paix et salut sur lui. Une fois la prière terminée, en rentrant chez lui, il vit une femme devant la porte, qui lui donna des dattes en lui disant : 'donne-les au Prophète, paix et salut sur lui, dis-lui que c’est de ma part'. Alors il les donna, toujours dans le rêve, au Prophète. Le Prophète, paix et salut sur lui, lui tendit une datte. Seyidna Ali, qui trouva la datte succulente, lui dit : «Ô Messager de Dieu, peux-tu me rajouter une deuxième ?». Au moment où le Prophète levait la main pour lui rajouter, il se réveilla. Quelques instants après son réveil, vint l’heure de fajr et il partit alors à la mosquée. C’était Sayidna ‘Omar qui dirigeait la prière.

  • La compagnie

    Dans la voie qui mène à Allah, l’aspirant se doit d’être bien entouré. Tout d’abord par un Sheikh, car celui-ci est un exemple vivant de la maturité spirituelle, un connaisseur des méthodes prophétiques d’éducation et surtout, un héritier de la science des messagers de Dieu. Comme le dit si bien notre maître le Prophète : «les savants sont les héritiers des Prophètes et l’on hérite des Prophètes ni argent ni biens, mais plutôt la connaissance.» Ainsi, comme pour tous les domaines du profane, il nous faut un formateur.

    Le Sheikh est un formateur qui, ayant une expérience bien déterminée, partage celle-ci en montrant la voie. Il ne fait donc aucun doute, même si certains réfutent cette parole par ignorance, que «celui qui n’a pas de maître qui le prend par la main, qu’il sache qu’il a laissé son âme à la merci du Diable et de sa passion». Et cette «macheikha», cette compagnie d’un cheikh, est venue dans un hadith de Bukhari où le Prophète dit : «celui qui meurt alors qu’il n’a pas attaché autour de son cou la corde de l’allégeance à un imam, qu’il sache qu’il est mort dans l’ignorance».

    Et ici, il ne parle pas de l’imam Suprême, mais d’un imam, du guide qui nous montre la voie, qui nous prend par la main. Après cette compagnie, fondée dans la confiance mutuelle, le respect et l’amour, il en existe un autre type, tout aussi important : la compagnie de tes frères qui partagent tes aspirations. Leur compagnie est importante car c’est celle-ci qui réveille en toi la détermination ou, à défaut, qui fortifie ta détermination lorsqu’elle s’affaiblit.

    Ainsi Allah dit : «protège ton âme, en restant en compagnie de ceux qui adorent leur Seigneur matin et soir, et qui désirent Sa face. Et ne détourne pas ton regard d’eux, sinon tu aimeras la beauté de ce bas-monde.» Parmi les formes de compagnie que Dieu considère comme telle, celle des parents. Cette compagnie ne se justifie pas par leur croyance ou mécréance, mais tout simplement par le lien d’ascendance : «donne leur ta compagnie dans ce bas-monde de la meilleure manière» (s.31, v.15).

  • La constance

    C’est sans aucun doute la vertu la plus difficile, voire quasi impossible à respecter à cette époque. En effet, le Prophète, paix et salut sur lui, dit : «soyez constant mais vous ne saurez l’être». La constance consiste à ce que chaque partie de ton être soit continuelle dans la tâche que le Divin lui a attribuée. Ainsi la langue peut être constante et les mains non. Les yeux peuvent être constants mais pas les oreilles.

    Il faut donc que chaque élément de ton existence soit stable. Voilà ce qu’on appelle «al istiqama». Malgré sa difficulté, c’est la seule voie qui mène vers la wilaya. Dans le Coran, Dieu dit au Prophète, paix et salut sur lui : «sois constant, comme je te l’ai ordonné». La constance est liée à un ordre. Dieu aime la rigueur et il n’a pas demandé à l’Homme d’être constant à la mesure de ses possibilités mais à la mesure de l’ordre divin.

    Et Il dit : «ceux qui ont dit notre seigneur est Dieu et qui ont respecté la constance, ils n’auront plus à connaître ni peur, ni tristesse.» Et Il dit dans un verset : «ceux qui ont dit Dieu est notre seigneur et ont gardé la constance, ils connaîtront le soutien et la compagnie des anges à tout instant au moment où ils s’apprêteront à faire leur dernier voyage pour quitter ce bas monde. Ils auront comme message «N'ayez pas peur et ne soyez pas affligés; mais ayez la bonne nouvelle du Paradis qui vous était promis.

  • La méditation

    «Il y a dans la création des cieux et de la terre, dans l’alternance du jour et de la nuit, dans les navires qui voguent au-dessus de l’océan chargés de choses profitables aux gens, dans l’eau qu’Allah fait descendre du ciel, par laquelle Il rend la vie à la terre une fois morte et y répand les bêtes de toute espèce, dans la variation des vents, et dans les nuages soumis entre le ciel et la terre, en tout cela il y a des signes pour ceux qui raisonnent» (s.2, v. 164) et ces signes-là ne sont visibles que pour les gens de raison, les gens de l'intellect.

    Allah a cité les caractéristiques de ces derniers de plusieurs manières différentes. Il les a notamment appelés les convaincus, les doués d’intelligence, ceux qui sont attentifs, ceux qui connaissent, ceux qui raisonnent, ceux qui se rappellent, ou encore ceux qui se souviennent. Tout ceci pour désigner les gens de l’intellect, car l’Homme ne tire sa supériorité vis-à-vis des autres habitants de ce bas-monde que par son intelligence. Un Homme qui ne réfléchit pas ne vaut en réalité pas mieux qu’un mouton.

    Ainsi, la culture de la méditation ne cesse d’évoluer dans la pratique de la spiritualité. Et méditer, c’est observer et s’interroger sur la pertinence des paroles d’Allah. Il existe d’ailleurs énormément de versets ou de hadiths que l’on pourrait répéter tous les jours sans pour autant méditer et essayer de comprendre ce qui se cache vraiment derrière. Parmi ces exemples, le hadith où notre maître le Prophète dit à un compagnon: «prends mon manteau et donne-moi le tien. Parce que ton manteau n’a cessé de me perturber dans ma prière».

    La réflexion doit toujours animer nos compréhensions des hadiths et des versets coraniques et non une lecture démunie d’entendement. Plus nous cherchons à aborder les sources par la pensée et la méditation, plus Allah déversera en nous la compréhension des choses. Le tout est de s’adonner à cet exercice de raisonnement, en exposant les hypothèses plausibles à nos questionnements jusqu'à ce que nos cœurs se voient accorder l’illumination divine nous conduisant à la vérité. Ainsi parmi les paroles que l’on a héritées du compagnon Abu Darda: «Méditer une heure est meilleure que de s’adonner en prière la nuit durant».

  • La politesse

    La politesse est la vertu qui regroupe le mieux les valeurs de l’islam. En effet, elle réunit savoir-faire, savoir-être, et savoir-vivre. En réalité, tout en l’Homme n’est que relationnel : tantôt vis-à-vis de son Créateur, tantôt vis-à-vis de ses semblables, les créatures, et tantôt vis-à-vis de lui-même, et de son âme.

    La politesse envers son Seigneur, c’est tout simplement de préserver la véracité de la servitude face à Lui. Comme cela a déjà été développé, la véracité est le fait que la moindre partie de notre être ne soit que du Vrai. Cela englobe donc notre manière de faire, de penser, notre état d’esprit, nos actes, nos intentions, etc. Cette véracité tire sa force d’un nom d’Allah, le Vrai : «Tel est ton Seigneur, le Vrai» (s.31, v.30).

    Et donc, toute personne qui se branche dans le rayonnement de son Seigneur le Vrai ne peut qu’avoir de la véracité. Et cette véracité dans la servitude vis-à-vis de Dieu regroupe un large ensemble de vertus, parmi lesquelles le respect, magnifier Sa grandeur, Le remercier, reconnaître Ses bienfaits…

    Vient ensuite la politesse dans ses relations avec les autres. Tout son comportement a été résumé par le hadith : «Le vrai musulman est celui dont les Hommes ne craignent ni sa main, ni sa langue. Le croyant est celui auquel les gens font confiance, et le grand djihadiste est celui qui combat son âme et son égo. L’immigrant est celui qui abandonne la désobéissance pour immigrer vers l’obéissance». Une belle manière donc de résumer la politesse dont l’Homme doit faire preuve.

    La troisième grande forme de politesse est celle que l’on accorde à son âme, à soi-même. Il s’agit là de préserver son âme, de la purifier, et de ne pas lui ouvrir les portes de la perversité. Ainsi, la politesse se manifestera avant tout dans la parole.

    Allah dit : «Dis à mes serviteurs de parler de la meilleure manière» (s.17, v.53). Mais préserver la politesse dans ses paroles et dans ses actions ne suffit pas, il faut aussi ne pas oublier la politesse dans ses pensées. Ainsi, les soufis ont pour habitude de dire : «ne peut connaître l’illumination intérieure celui qui est démuni de politesse, car la prière n’est-elle pas simplement une manifestation de la grande politesse ?»

  • La puissance

    La puissance est la capacité de mettre en œuvre sa volonté. Ainsi elle est l’exclusivité du divin. Mais par Sa grandeur et pour élever l’Homme à son rang puisqu’Il l’a créé à Son image, Allah a fait de la puissance un des attributs des anges. Il dit à propos de l’enfer qu’il est surveillé par des Anges durs, solides et puissants. Il a aussi fait de la puissance une des caractéristiques de Seyidina Djibril, Il dit : «le Prophète a été instruit par le détenteur de la puissance» (s.53, v.5) et Il dit «détenteur de puissance et très digne de confiance auprès de son Seigneur». Il a fait aussi de la puissance et la force une des caractéristiques des pieux.

    Allah dit «la puissance est celle de Dieu, du Prophète et des croyants». De même, notre maître le Proph

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